L'assurance vie, le placement préféré des Français avec plus de 1700 milliards d'euros d'encours en 2023, se trouve souvent confrontée à la question cruciale de la diversification. Comment optimiser le rendement de son assurance vie tout en minimisant les risques, surtout dans un contexte économique marqué par l'inflation et l'incertitude ? De nombreux investisseurs, détenteurs d'une assurance vie, cherchent des solutions performantes pour dynamiser leurs contrats sans s'aventurer dans des placements complexes, illiquides ou aux frais prohibitifs.

C'est précisément là que les Exchange Traded Funds, plus connus sous l'acronyme ETF, entrent en jeu comme une solution pertinente. Ces instruments financiers, bien qu'encore méconnus d'une partie du grand public français, offrent une voie intéressante et accessible pour diversifier efficacement un portefeuille d'assurance vie. Les ETF permettent d'accéder à un large éventail de marchés (actions, obligations, immobilier, matières premières) et de stratégies d'investissement (géographique, sectorielle, factorielle, thématique), tout en bénéficiant de frais de gestion généralement plus faibles que ceux des fonds traditionnels. De plus, la transparence des ETF offre une visibilité accrue sur la composition du portefeuille, un atout non négligeable pour les investisseurs soucieux de comprendre où leur argent est investi.

Définition et compréhension des ETF : un guide simple

Avant de plonger au cœur des avantages spécifiques qu'offrent les ETF dans le cadre d'une assurance vie, il est essentiel de bien comprendre ce que sont ces instruments financiers, comment ils fonctionnent concrètement et quels sont leurs principaux atouts. Un ETF, ou Exchange Traded Fund, est un fonds d'investissement indiciel coté en bourse. Son objectif principal est de répliquer le plus fidèlement possible la performance d'un indice boursier de référence (par exemple, le CAC 40 pour les actions françaises, le S&P 500 pour les actions américaines, ou l'Eurostoxx 50 pour les actions de la zone euro), d'un secteur d'activité économique (comme la technologie, la santé, l'énergie verte) ou encore d'une autre classe d'actifs (comme les obligations d'entreprises, les matières premières, l'immobilier coté). En d'autres termes, un ETF se comporte comme un panier d'actions, d'obligations ou d'autres actifs, dont la composition est calquée sur celle d'un indice de référence.

Le fonctionnement d'un ETF repose sur un mécanisme ingénieux de création et de rachat d'unités. Des institutions financières spécifiques, appelées "teneurs de marché" ou "market makers", jouent un rôle crucial dans le maintien de la liquidité et de l'efficience du marché des ETF. Leur mission principale est de s'assurer que le prix de l'ETF reste toujours proche de sa "valeur liquidative" (VL), c'est-à-dire la valeur intrinsèque des actifs que l'ETF détient dans son portefeuille. Concrètement, si le prix de l'ETF s'écarte trop de sa valeur liquidative, les teneurs de marché interviennent en achetant ou en vendant des unités de l'ETF sur le marché, ce qui a pour effet de rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande et de ramener le prix de l'ETF vers sa juste valeur. Ce mécanisme garantit que les investisseurs peuvent acheter et vendre des parts d'ETF à un prix reflétant fidèlement la valeur des actifs sous-jacents.

L'un des atouts majeurs des ETF réside dans leurs nombreux avantages comparatifs par rapport aux fonds d'investissement traditionnels, gérés activement. Tout d'abord, les frais de gestion des ETF sont généralement beaucoup plus faibles que ceux des fonds traditionnels. Par exemple, un ETF répliquant fidèlement la performance du CAC 40 peut afficher des frais de gestion annuels (Total Expense Ratio ou TER) de seulement 0,2% à 0,4% du montant investi, tandis qu'un fonds traditionnel comparable, géré activement par une équipe de gérants, peut facturer des frais de gestion allant de 1,5% à 2,5% voire plus. Cette différence de frais, qui peut paraître minime au premier abord, a en réalité un impact significatif sur la performance à long terme de l'investissement, en particulier sur plusieurs décennies. La transparence est un autre avantage clé des ETF. La composition exacte du portefeuille d'un ETF est publique et mise à jour de manière régulière, généralement quotidienne ou hebdomadaire. Cela permet aux investisseurs de savoir précisément dans quoi leur argent est investi et de suivre l'évolution de la composition du portefeuille au fil du temps. Enfin, la liquidité est un avantage considérable des ETF. Les ETF se négocient en bourse en continu, comme des actions classiques, ce qui offre aux investisseurs une grande flexibilité pour acheter ou vendre des parts à tout moment pendant les heures d'ouverture de la bourse. Cette liquidité accrue permet aux investisseurs de réagir rapidement aux évolutions du marché et d'ajuster leur allocation d'actifs en fonction de leurs besoins et de leurs objectifs.

Les atouts des ETF face aux fonds traditionnels

  • **Frais de gestion réduits (TER) :** Un avantage compétitif majeur pour la performance à long terme.
  • **Transparence totale :** Connaissance précise et actualisée de la composition du portefeuille.
  • **Liquidité élevée :** Flexibilité d'achat et de vente en bourse à tout moment.
  • **Diversification instantanée :** Accès à un large éventail d'actifs et de marchés avec un seul instrument.
  • **Grande flexibilité :** Vaste gamme d'indices et de stratégies d'investissement disponibles pour répondre à tous les besoins.

L'assurance vie et la diversification : un couple gagnant ?

L'assurance vie est sans conteste le produit d'épargne préféré des Français, plébiscité pour sa fiscalité avantageuse, sa souplesse et ses atouts en matière de transmission successorale. Elle permet de se constituer un capital sur le long terme, tout en bénéficiant d'une fiscalité allégée en cas de rachat (partiel ou total) ou de transmission du capital aux bénéficiaires désignés. En général, l'assurance vie propose deux types de supports d'investissement : le fonds en euros, qui offre une garantie en capital (le capital investi est protégé) mais affiche un rendement souvent modeste, et les unités de compte (UC), qui sont des supports d'investissement plus risqués (le capital n'est pas garanti) mais offrent un potentiel de rendement plus élevé, car ils sont investis sur les marchés financiers (actions, obligations, immobilier, etc.). Plus de 40% des encours en assurance vie sont investis en unités de compte, signe d'un intérêt croissant des épargnants pour la diversification.

La diversification est un élément absolument crucial de la gestion d'un contrat d'assurance vie, en particulier lorsqu'il s'agit d'investir dans des unités de compte. En diversifiant judicieusement ses investissements, l'investisseur réduit son exposition au risque de perte en capital et augmente ses chances d'obtenir un rendement stable et durable sur le long terme. En clair, la diversification consiste à répartir son capital entre différents types d'actifs (actions, obligations, immobilier, matières premières, etc.), différentes zones géographiques (Europe, États-Unis, Asie, pays émergents, etc.) et différents secteurs d'activité (technologie, santé, énergie, finance, etc.). Un portefeuille diversifié est donc moins sensible aux aléas d'un marché ou d'un secteur particulier. Le rendement moyen des fonds en euros, qui représentent encore la majorité des encours en assurance vie, s'est établi à environ 2% en 2023, un chiffre qui souligne la nécessité impérieuse pour les épargnants de rechercher des alternatives plus performantes pour dynamiser leur assurance vie et préserver leur pouvoir d'achat face à l'inflation.

Cependant, les supports d'investissement traditionnellement proposés dans le cadre d'une assurance vie peuvent présenter des limites importantes en matière de diversification. Le fonds en euros, bien qu'il offre une sécurité du capital appréciable, affiche un rendement souvent trop faible pour faire face à l'inflation et atteindre les objectifs financiers de long terme. Quant aux unités de compte proposées par les assureurs, elles peuvent être relativement limitées en nombre et en type d'actifs, et leurs frais de gestion peuvent être excessivement élevés, ce qui grève la performance globale du contrat. Il n'est pas rare qu'un assureur ne propose qu'une vingtaine de supports en unités de compte différents, ce qui réduit considérablement le champ des possibles pour un investisseur souhaitant mettre en œuvre une stratégie de diversification poussée et personnalisée. De plus, les assureurs ont souvent des accords de distribution avec des sociétés de gestion spécifiques, ce qui peut limiter l'accès à certains fonds particulièrement performants ou innovants.

La diversification apparaît donc comme une solution incontournable, voire une nécessité, pour optimiser la performance d'un contrat d'assurance vie, en particulier dans un contexte de taux d'intérêt bas et d'inflation persistante. Elle permet de réduire le risque global du portefeuille, d'améliorer le potentiel de rendement à long terme et de s'adapter aux évolutions des marchés financiers. Elle offre la possibilité d'accéder à des marchés et des stratégies d'investissement variés et performants, qui ne sont pas toujours disponibles ou facilement accessibles via les supports traditionnels proposés par les assureurs. On peut imaginer que l'assurance vie "traditionnelle", avec son offre limitée de supports, est comparable à un restaurant proposant un menu restreint, tandis que l'assurance vie enrichie d'ETF devient un véritable buffet international, offrant une multitude de choix et de possibilités pour satisfaire tous les appétits et tous les profils d'investisseurs.

Les ETF : des outils performants pour une diversification optimale de votre assurance vie

Les ETF offrent une palette d'avantages considérables en tant qu'outils de diversification au sein d'une assurance vie. Ils permettent non seulement d'accéder à une large gamme de marchés et de stratégies d'investissement, mais aussi de bénéficier de frais de gestion compétitifs et d'une transparence exemplaire. Un investisseur peut ainsi accéder, par exemple, à des actions de grandes entreprises américaines pour des frais de gestion annuels inférieurs à 0,1%, ce qui était impensable il y a encore quelques années avec les fonds traditionnels. Cette diversification à moindre coût est un atout majeur pour améliorer la performance de son assurance vie sur le long terme.

La diversification géographique est sans aucun doute l'un des principaux atouts des ETF. Ils offrent la possibilité d'investir facilement et à moindre coût dans des marchés du monde entier, tels que les États-Unis (première puissance économique mondiale), l'Europe (avec ses grandes entreprises et ses PME innovantes), les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc.) et même les marchés frontières (Vietnam, Nigeria, etc.). Par exemple, un ETF répliquant l'indice MSCI World permet d'investir simultanément dans plus de 1600 entreprises de 23 pays développés, ce qui offre une exposition globale aux marchés actions et réduit considérablement le risque lié à la concentration sur un seul pays ou une seule région. De même, la diversification sectorielle est grandement facilitée par les ETF. Il existe des ETF spécialisés dans des secteurs d'activité spécifiques, tels que la technologie (intelligence artificielle, cloud computing, cybersécurité), la santé (biotechnologies, dispositifs médicaux, services de santé), l'énergie (énergies renouvelables, pétrole et gaz, efficacité énergétique), la finance (banques, assurances, gestion d'actifs) ou encore la consommation (luxe, biens de consommation courante, distribution). Cela permet aux investisseurs de cibler les secteurs qu'ils estiment porteurs à long terme ou, au contraire, de diversifier leur portefeuille en fonction de leurs convictions et de leurs anticipations.

Les ETF permettent également de diversifier son portefeuille par classe d'actifs, en allant au-delà des traditionnelles actions et obligations. Ils offrent la possibilité d'investir dans des matières premières (or, argent, pétrole, gaz, métaux industriels, produits agricoles), de l'immobilier (via des ETF investissant dans des sociétés immobilières cotées, également appelées REITs ou SIIC) ou encore d'autres actifs alternatifs (comme les infrastructures ou les private equity). Par exemple, un ETF adossé à l'or physique permet d'investir dans le métal jaune sans avoir à l'acheter physiquement et à se soucier de son stockage et de son assurance. Enfin, les ETF rendent accessibles des stratégies d'investissement sophistiquées qui étaient autrefois réservées aux investisseurs institutionnels. L'investissement factoriel, également appelé "smart beta", consiste à sélectionner des actions en fonction de critères quantitatifs spécifiques, tels que la valorisation (value), le momentum (performance récente), la qualité (rentabilité et solidité financière), la faible volatilité (risque) ou encore le dividende. Il existe des ETF qui répliquent des indices factoriels, permettant aux investisseurs de mettre en œuvre ces stratégies sans avoir à sélectionner individuellement les actions. De même, l'investissement thématique, qui consiste à investir dans des secteurs ou des tendances porteurs à long terme (transition énergétique, vieillissement de la population, robotisation, etc.), est désormais accessible grâce à des ETF thématiques.

Les multiples facettes de la diversification offerte par les ETF

  • **Diversification géographique :** Une exposition globale aux marchés mondiaux, des pays développés aux pays émergents.
  • **Diversification sectorielle :** Un ciblage précis des secteurs d'activité les plus porteurs ou une répartition équilibrée entre les différents secteurs.
  • **Diversification par classe d'actifs :** L'accès à un large éventail d'actifs, des actions aux obligations, en passant par les matières premières et l'immobilier.
  • **Stratégies d'investissement avancées :** La mise en œuvre de stratégies factorielles (smart beta) ou thématiques pour optimiser le rendement et le risque.
  • **Une gestion passive efficace :** La réplication fidèle d'indices de référence, sans les biais et les coûts de la gestion active.

Types d'ETF pertinents pour l'assurance vie : un panorama complet

Le marché des ETF s'est considérablement développé ces dernières années, offrant désormais une grande variété d'options pour répondre à tous les besoins et tous les profils d'investisseurs. Cette abondance de choix peut parfois rendre la sélection difficile, d'où l'importance de bien comprendre les différents types d'ETF disponibles et de choisir ceux qui sont les plus adaptés à ses objectifs, à son horizon de placement et à sa tolérance au risque. Les ETF actions sont les plus populaires et les plus largement utilisés. Ils ont pour objectif de répliquer la performance d'indices boursiers de référence, tels que le CAC 40 (pour les actions françaises), le S&P 500 (pour les actions américaines), le MSCI World (pour les actions des pays développés) ou encore le FTSE All-World (pour les actions du monde entier). Ils permettent d'investir dans un large panier d'actions et de bénéficier de la croissance des marchés boursiers à long terme. Par exemple, un ETF MSCI World offre une exposition diversifiée à plus de 1600 entreprises de 23 pays développés, ce qui en fait un excellent outil pour se constituer un portefeuille actions global et équilibré.

Les ETF obligations, quant à eux, investissent dans des obligations d'État (émises par les gouvernements) ou d'entreprises (émises par les sociétés). Ils offrent une alternative intéressante aux fonds obligataires traditionnels et permettent de diversifier son portefeuille en réduisant le risque lié aux actions. Il existe des ETF obligations d'État qui investissent dans les dettes souveraines de pays considérés comme sûrs, tels que la France, l'Allemagne ou les États-Unis. Il existe également des ETF obligations d'entreprises qui investissent dans les dettes émises par des sociétés, offrant un rendement potentiellement plus élevé mais également un risque plus élevé (en cas de défaut de paiement de l'entreprise). Les ETF matières premières permettent d'investir dans des matières premières telles que l'or, l'argent, le pétrole, le gaz, le cuivre ou encore le blé. Ils offrent une protection contre l'inflation (car les matières premières ont tendance à augmenter en période d'inflation) et peuvent servir de diversification en période de turbulences financières. Par exemple, l'or est souvent considéré comme une valeur refuge en cas de crise économique ou géopolitique.

Les ETF immobiliers (SIIC/REIT) investissent dans des sociétés d'investissement immobilier cotées, également appelées REITs (Real Estate Investment Trusts) aux États-Unis ou SIIC (Sociétés d'Investissement Immobilier Cotées) en France. Ces sociétés détiennent et gèrent des portefeuilles de biens immobiliers (bureaux, commerces, logements, entrepôts, etc.) et distribuent une partie de leurs revenus sous forme de dividendes. Les ETF immobiliers permettent donc de diversifier son portefeuille en accédant au marché immobilier sans avoir à acheter directement des biens immobiliers, ce qui simplifie grandement l'investissement et réduit les contraintes de gestion. Enfin, les ETF dividendes répliquent la performance d'indices composés d'actions qui versent des dividendes élevés. Ils offrent un revenu régulier aux investisseurs et peuvent être particulièrement intéressants pour les personnes qui recherchent un complément de revenu ou qui souhaitent se constituer un portefeuille axé sur le rendement.

Un tour d'horizon des principales catégories d'ETF

  • **ETF Actions :** L'investissement dans les actions du monde entier, via des indices de référence tels que le CAC 40, le S&P 500 ou le MSCI World.
  • **ETF Obligations :** Une diversification vers les obligations d'État ou d'entreprises, pour réduire le risque global du portefeuille.
  • **ETF Matières Premières :** Une exposition aux matières premières (or, argent, pétrole, gaz, etc.) pour se protéger contre l'inflation et diversifier ses actifs.
  • **ETF Immobiliers (SIIC/REIT) :** L'accès au marché immobilier coté, sans les contraintes de l'investissement direct dans des biens immobiliers.
  • **ETF Dividendes :** Un portefeuille d'actions à haut rendement, idéal pour générer un revenu régulier.

Considérations pratiques : comment choisir et investir dans des ETF via une assurance vie

Avant de vous lancer dans l'investissement en ETF via une assurance vie, il est primordial de prendre en compte un certain nombre de considérations pratiques afin de faire les bons choix et d'optimiser votre stratégie. Tout d'abord, il est absolument essentiel de vérifier la disponibilité des ETF qui vous intéressent au sein de votre contrat d'assurance vie. Tous les contrats d'assurance vie ne proposent pas la même gamme d'ETF. Certains contrats peuvent offrir un accès très large à des centaines d'ETF différents, tandis que d'autres peuvent être plus limités et ne proposer qu'une sélection restreinte. Il est donc impératif de vous renseigner auprès de votre assureur ou de votre courtier pour connaître la liste précise des ETF disponibles dans votre contrat, ainsi que les éventuelles restrictions ou conditions d'accès. Par exemple, certains assureurs peuvent imposer un minimum d'investissement par ETF ou limiter le nombre d'ETF différents que vous pouvez détenir dans votre portefeuille.

Le choix du courtier en assurance vie est également un élément déterminant pour votre succès en matière d'investissement en ETF. Il est fortement conseillé de comparer attentivement les offres et les frais proposés par les différents courtiers avant de prendre votre décision. Les frais peuvent inclure des droits d'entrée (prélevés lors de la souscription du contrat), des frais de gestion annuels (prélevés sur l'encours du contrat) et des frais d'arbitrage (prélevés lors de chaque opération d'achat ou de vente d'ETF). Il est donc important de choisir un courtier qui propose des frais compétitifs et transparents, ainsi qu'un service client de qualité et des outils d'analyse performants. Par ailleurs, une analyse approfondie des ETF avant d'investir est indispensable. Il ne suffit pas de choisir les ETF au hasard en fonction de leur performance passée. Il est important de prendre en compte plusieurs critères, tels que la performance historique (à interpréter avec prudence, car les performances passées ne préjugent pas des performances futures), le tracking error (qui mesure l'écart entre la performance de l'ETF et celle de son indice de référence), la volatilité (qui mesure l'amplitude des fluctuations de prix de l'ETF), la liquidité (qui mesure la facilité avec laquelle on peut acheter ou vendre des parts d'ETF sans impacter significativement le prix) et la taille de l'ETF (son encours sous gestion). Un ETF avec un encours sous gestion trop faible peut être moins liquide et donc plus risqué.

Enfin, la définition d'une stratégie d'allocation d'actifs claire et cohérente est un élément clé de la gestion d'un portefeuille d'assurance vie investi en ETF. Il s'agit de déterminer la répartition idéale de votre capital entre les différentes classes d'actifs (actions, obligations, immobilier, matières premières, etc.) en fonction de votre profil de risque (prudent, équilibré, dynamique) et de vos objectifs d'investissement (préparation de la retraite, acquisition immobilière, transmission successorale, etc.). Une allocation d'actifs prudente privilégiera les obligations et les actifs peu risqués, tandis qu'une allocation d'actifs dynamique privilégiera les actions et les actifs plus risqués. Il est également important de procéder à un rééquilibrage périodique de votre portefeuille (par exemple, une fois par an) afin de maintenir votre allocation d'actifs cible. Le rééquilibrage consiste à vendre les actifs qui ont surperformé et à acheter ceux qui ont sous-performé, afin de rétablir la répartition initiale et de contrôler le risque de votre portefeuille. Selon l'AMF, un rééquilibrage annuel permet de réduire la volatilité du portefeuille de 1 à 2 points.

Les étapes clés pour investir en ETF via une assurance vie en toute sérénité

  • **Vérifier la disponibilité des ETF :** S'assurer que les ETF qui vous intéressent sont bien proposés dans votre contrat d'assurance vie.
  • **Choisir un courtier compétitif :** Comparer les frais et les services proposés par les différents courtiers.
  • **Analyser les ETF en détail :** Examiner la performance, le tracking error, la volatilité, la liquidité et la taille de l'ETF.
  • **Définir une allocation d'actifs claire :** Répartir votre capital entre les différentes classes d'actifs en fonction de votre profil de risque et de vos objectifs.
  • **Rééquilibrer régulièrement votre portefeuille :** Ajuster votre allocation d'actifs pour maintenir votre stratégie cible.

Risques et limites : une analyse lucide et impartiale

Investir dans des ETF, même dans le cadre protecteur d'une assurance vie, n'est pas sans risques. Il est donc essentiel d'avoir une vision claire et réaliste des risques et des limites potentiels de ce type d'investissement afin de prendre des décisions éclairées et de gérer au mieux son portefeuille. Le risque de marché est le risque le plus évident et le plus important. Les ETF sont, par nature, exposés aux fluctuations des marchés financiers, ce qui signifie que leur valeur peut augmenter ou diminuer en fonction de l'évolution des cours des actions, des obligations ou des autres actifs qu'ils détiennent. En période de forte croissance économique et de hausse des marchés boursiers, la valeur des ETF actions aura tendance à augmenter, tandis qu'en période de récession économique ou de crise financière, elle aura tendance à diminuer. Il est donc important d'avoir un horizon de placement suffisamment long (au moins 5 à 10 ans) pour lisser les fluctuations du marché et bénéficier du potentiel de croissance à long terme.

Le risque de change est un autre risque à prendre en compte, en particulier si vous investissez dans des ETF qui détiennent des actifs libellés dans une devise étrangère (par exemple, des actions américaines, des obligations japonaises ou des matières premières cotées en dollars). Les variations des taux de change peuvent avoir un impact significatif sur la performance de votre ETF, en amplifiant ou en atténuant les gains ou les pertes. Par exemple, si vous investissez dans un ETF actions américaines et que l'euro se renforce par rapport au dollar, la performance de votre ETF sera diminuée, car les actions américaines vaudront moins en euros. Le risque de contrepartie concerne principalement les ETF synthétiques, qui utilisent des instruments dérivés (tels que des swaps) pour répliquer la performance d'un indice de référence. Dans ce cas, l'ETF ne détient pas directement les actifs de l'indice, mais conclut un contrat avec une contrepartie financière qui s'engage à lui verser la performance de l'indice en échange d'une commission. Si la contrepartie financière fait défaut (par exemple, en cas de faillite), l'ETF peut subir des pertes importantes. Cependant, les ETF synthétiques sont généralement adossés à des garanties, ce qui limite le risque de contrepartie.

Le tracking error est un autre élément à surveiller de près. Il s'agit de l'écart entre la performance de l'ETF et celle de son indice de référence. Un tracking error élevé peut indiquer que l'ETF ne réplique pas fidèlement son indice de référence, ce qui peut être dû à des frais de gestion trop élevés, à des coûts de transaction excessifs ou à des problèmes de gestion du fonds. La liquidité est également un facteur à considérer. Certains ETF, en particulier ceux qui sont spécialisés sur des marchés de niche ou qui ont un encours sous gestion faible, peuvent être moins liquides que d'autres. Cela signifie qu'il peut être plus difficile de les acheter ou de les vendre rapidement sans impacter significativement le prix. Bien que les frais des ETF soient généralement plus faibles que ceux des fonds traditionnels, ils ne sont pas nuls. Il est donc important de les prendre en compte dans le calcul du rendement global de votre investissement. Enfin, il est crucial de rappeler que tous les contrats d'assurance vie n'offrent pas un large choix d'ETF et que les performances passées ne préjugent en rien des performances futures.

Alternatives à la diversification par ETF : explorer l'horizon des possibilités

Bien que les ETF soient indéniablement un outil puissant et efficace pour diversifier un contrat d'assurance vie, il est important de garder à l'esprit qu'il existe d'autres alternatives à explorer, chacune présentant ses propres avantages et inconvénients. Les fonds profilés, par exemple, sont des fonds d'investissement gérés par des professionnels qui investissent dans un portefeuille diversifié d'actifs en fonction d'un profil de risque prédéfini (prudent, équilibré, dynamique). L'avantage majeur de ces fonds est qu'ils offrent une diversification clé en main, sans que l'investisseur ait à se soucier de la sélection individuelle des actifs et de l'allocation d'actifs. Cependant, leurs frais de gestion sont généralement plus élevés que ceux des ETF et leur transparence est souvent moindre.

La gestion pilotée, également appelée gestion sous mandat, consiste à déléguer la gestion de son portefeuille d'assurance vie à un professionnel (un conseiller en gestion de patrimoine ou une société de gestion), qui se charge de sélectionner les actifs, d'ajuster l'allocation en fonction des conditions de marché et de suivre la performance du portefeuille. Cette option peut être intéressante pour les personnes qui n'ont pas le temps, les connaissances ou l'envie de gérer leur portefeuille elles-mêmes. Cependant, elle est généralement plus coûteuse que l'investissement direct en ETF ou dans des fonds profilés. L'investissement direct en actions et obligations constitue une autre alternative, mais elle est beaucoup plus risquée et nécessite une expertise pointue en matière d'analyse financière et de suivi des marchés. Il faut être capable de sélectionner les actions et les obligations qui ont le plus de potentiel, de suivre l'évolution des marchés en temps réel et de prendre des décisions d'investissement rapidement et efficacement. Cette option est donc réservée aux investisseurs avertis et expérimentés.

Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) offrent la possibilité d'investir dans l'immobilier sans avoir à acheter directement des biens immobiliers. Elles permettent de se constituer un portefeuille diversifié de biens immobiliers (bureaux, commerces, logements, entrepôts, etc.) et de percevoir des revenus réguliers sous forme de loyers. Cependant, les SCPI sont moins liquides que les ETF immobiliers (il peut être difficile de revendre ses parts rapidement) et leurs frais de gestion sont relativement élevés. Le crowdfunding immobilier est une autre option qui consiste à investir dans des projets immobiliers spécifiques (construction de logements, rénovation de bâtiments, etc.) en participant à des levées de fonds en ligne. Cette option peut offrir des rendements potentiels élevés, mais elle est également plus risquée que les SCPI et moins liquide. En 2023, les fonds immobiliers ont collecté 8,5 milliards d'euros, signe d'un intérêt des investisseurs pour cette classe d'actifs.

Cas pratiques et exemples concrets : des illustrations parlantes

Afin d'illustrer de manière concrète les avantages de l'utilisation des ETF dans le cadre d'une assurance vie, voici quelques cas pratiques et exemples concrets. Prenons le cas d'un jeune professionnel de 30 ans qui souhaite diversifier son assurance vie pour préparer sa retraite dans 30 ans. Il a un profil de risque équilibré et souhaite investir à long terme. Il pourrait allouer son portefeuille de la manière suivante : 50% en ETF actions monde (pour bénéficier de la croissance des marchés boursiers mondiaux), 30% en ETF obligations d'entreprises (pour stabiliser son portefeuille et générer des revenus) et 20% en ETF matières premières (pour se protéger contre l'inflation). Cette allocation lui permettrait de bénéficier d'un potentiel de rendement attractif tout en limitant le risque grâce à la diversification. Le rendement annuel espéré pour ce type de portefeuille pourrait se situer entre 5% et 7% sur le long terme.

Prenons maintenant le cas d'un couple de 45 ans qui cherche à optimiser la performance de son contrat d'assurance vie tout en limitant les risques. Ils ont un profil de risque prudent et souhaitent préparer leur retraite dans 15 ans. Ils pourraient adopter une allocation plus conservatrice : 40% en ETF actions monde (pour participer à la croissance des marchés boursiers), 40% en ETF obligations d'État (pour sécuriser leur capital et générer des revenus stables) et 20% en ETF immobiliers (pour diversifier leur portefeuille et bénéficier des revenus locatifs). Cette allocation leur permettrait de bénéficier d'un revenu régulier grâce aux obligations et à l'immobilier, tout en participant à la croissance des marchés boursiers de manière modérée. Enfin, imaginons un investisseur expérimenté de 60 ans qui souhaite mettre en place une stratégie d'investissement thématique avec des ETF. Il a un profil de risque dynamique et souhaite investir dans des secteurs porteurs à long terme, tels que l'intelligence artificielle, le développement durable ou la cybersécurité. Il pourrait allouer une partie de son portefeuille (par exemple, 20%) à des ETF spécialisés dans ces thématiques, en complément d'une allocation plus diversifiée en ETF actions et obligations.